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142   Life and Letters of Francis Galton


Vos Reflexions p. 6....All tends to ... divine, sont extremement justes, surtout le caractere anti-feminin. Je ne dirai pas pourquoi ce serait offenser la plus belle moitie de notre espece.

J'en dirai autant do I'avantage d'une instruction varies. Contrairement' a ''opinion des pedants de colleges, j'estime avec vows que c'est une grande source de curiosite et ;d'autres avantages, qui se retrouvent ensuite dans la specialite d'une carriere. Seulement it ne pout pas continuer son education variee indefiniment. II faut savoir devenir special.

Dens 1'espoir de lire bient8t le volume projete de vos recherches interessantes, je suis toujours, mon cher monsieur, votre tres devoue collegue ALPH. DE CANDOLLE.


GENhVE. 11 Janvier 1875.

Mox CHER MoxsrEux, Si j'ai tarde a vous remercier de 1'envoi de votre volume English Men of Science, ce nest pas que je 1'aie neglige. Au contraire je 1'ai In deux fois avec beaucoup d'interet et me propose -de le citer souvent si je fais une seconde edition de mon ouvrage sur l'Histoire des Sciences. Pour le moment je prepare une autre seconde edition, celle de ma Geographic botanique raisonnee, mais j'espere revenir ensuite a ''objet qui nous a tons deux occupes.

Nous avons employe deux methodes bien differentes, qui nous ont souvent conduits aux memes deductions. C'est une preuve en faveur de toutes les deux. Lorsque lee restrltats different cest probablement que les conditions speciales aux Anglais ne sont pas celles de la plupart des pays, et je crois bien, en effet, que si l'on posait ailleurs les memes questions, on aurait de reponses assez souvent differentes. II ne serait pas faute d'obtenir ces reponses. Peut-titre lee individus seraient-ils moins vrais dans les reponses, tantot le voulant, et tantot sans le vouloir. En Angleterre meme, on l'on est plus veridique, certaines personnes se font des illusions. Je n'ai pas pu m'empecher de sourire en lisant que quelques uns de vos ecclesiastiques, pretendent n'avoir nellement etc contraries par leurs opinions dans lee recherches scientifiques. Je 1'ai entendu dire, avec. la memo bonne foi, a quelques uns des notres, mais quand on lour parle de certains faits, Us lee nient on lee eludent, et souvent ils evitent certaines sciences ou certaines recherches. Comme I'expose tree bien Herbert Spencer, dans sa Social Science l'homme est naturellement inconsequent. Vos ecclesiastiques paraissent plus eloignes que lee notres des tendances scientifiques, exceptes les unitairiens. De meme, chez nous les trinitairiens soot souvent ennemis de la science et non les unitairiens (protestants liberaux).

L'origine geographique de vos hommes de science (p. 20) tient peut-titre a la preponderance des villes dans la partie ombree. La proportion favorable a 1'Ecosse et defavorable a 1'Irlande, dent vous parlez ailleurs, resultait aussi tres clairement de mes listes, et vous expliquez, je crois, avec raison que les eco$sais reqoivent une education meilleure. Geneve, la Hollande, l'Ecosse et la Nouvelle Angleterre sont ou etaient des branches d'un arbre intellectuel vigoureux plante par Calvin.

La quantite de savants fils uniques on lers nes (p. 33) m'a etonne, mais avec un peu de reflexion cela so comprend.

Vous aimez les recherches statistiques, entre autres sur la fecondite. Elles peuvent se faire en Angleterre mieux quo stir le Continent, mieux surtout qu'en la France, parce que 1'absence d'enfants y est moins souvent volontaire. Je n'avais pas d'idee de 1'etendue de cette cause dans lea provinces frangaises avant d'avoir lu un ouvrage serieux, mais peu decent, d'un vieux medecin c ui pratique dans la petite vibe d'Arbois: Bergeret-Des fraudes dans i'accomplissement des fonetions generatrices, leers Causes, Dangers etc. 1 vol. 8°, Paris 1873, chez J. B. Baillieres, prix 2 fr. 50 c. L'auteur exagere je crois beaucoup les inconvenients des abus qu'il signals. Comme tous les medecins it ne voit que ceux qui souffrent de certaines pratiques et ne pout pas a tous ceux qui n'en ont pas eprouve d'inconvenient. Mais le libertinage qu'il signale dans do tres petites villes et memo dans lee communes rurales de Is, France explique bien le nombre tres faible des naissances et fait naitre de singulieres reflexions. Le partage egal entre lee enfants est evidemment une cause d'immoralite chez les parents et de paresse chez les enfants. C'est aussi, it est vrai, une cause d'economie dans les families et de richesse totale. En Angleterre les accroissements de capitaux se divisent entre des individus toujours plus nombreux; en France ils restent accumules dans une population stationnaire.

.7 `e ne juge pas la condition de la sante tout-a-fait comme vous. Il est possible que les fils de parents robustes le nient moins' lorsqu'ils deviennent des hommes de science, vivant dans lea

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